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La révolution de 1837-1838 força aussi plusieurs familles des paroisses littorales du Richelieu, à quitter le Canada pour l’étranger. La plupart des « patriotes » se réfugièrent à Burlington, à Plattsburg, Whitehall, Albany et New-York. Mais comme cette émigration était due à des causes politiques et que le nombre des émigrants fut relativement restreint, nous allons passer outre. L’émigration dont nous voulons parler ici, c’est l’émigration de la misère et de la faim. Les autres mouvements ne furent que partiels et insignifiants.

Quelques années plus tard, vers 1840, le commerce des bois entre les États-Unis et le Canada, produisit un autre courant d’expatriation assez considérable vers les villes littorales du Lac Champlain, dans les états de New-York et du Vermont. Rouse’s Point, Burlington, Plattsburg, Port Henry, Whitehall reçurent tour-à-tour leur contingent d’émigrants canadiens-français. Le grand nombre de ces émigrants travaillait au chargement et au déchargement des berges qui servaient au transport des bois et des grains du Canada. Chacune de ces villes compte encore aujourd’hui une assez forte population d’origine franco-canadienne, quoique le commerce des bois soit loin d’être maintenant ce qu’il était il y a vingt et trente ans.