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ta bonne volonté et sur ton obéissance à tes parents, nous avions cru pouvoir entrer en relation avec M. Dalcour de Lanoraie dans le double but d’acheter son magasin pour toi et de contracter une alliance avec sa famille. Mais je m’aperçois que nous avons agi trop tard. Avec ta précipitation habituelle, tu as cru devoir te choisir une femme sans nous consulter, ta mère et moi. As-tu au moins obtenu le consentement préalable du père de la jeune fille ?

— Oui mon père.

— De Jean-Baptiste Girard lui-même ?

— Oui mon père.

— Dis-nous un peu ce que t’a répondu le vieux Girard, lorsque tu lui as demandé sa fille en mariage ?

— M. Girard, avant de répondre à ma question, m’a raconté, mon père, une histoire se rattachant aux événements de 1837 et à une scène d’élection qui a eu lieu à Contrecœur il y a quelques années. Inutile de vous dire que le récit de cette histoire m’a vivement impressionné. Je comprenais parfaitement qu’au point de vue de l’orgueil humain, il y avait des empêchements à mon mariage avec Jeanne, mais après avoir consulté mon cœur, je me suis demandé pourquoi, si M. Girard