— Eh bien ! M. l’Anglais ! veuillez dire à votre souveraine qu’il ne nous plaît pas de nous rendre comme des couards, et je vous donne ma parole que si vous levez la main contre nous, vous le faites au péril de votre vie de mouchard. Entendez-vous !
Et en disant cela, d’un commun accord, nous avions, mes camarades et moi, armé nos fusils. L’obscurité nous empêchait de voir tous les mouvements des Anglais qui se trouvaient à quelques pas, mais il nous fut facile de deviner les sentiments qui les agitaient. Ils avaient compté sur une soumission complète, et ils se trouvaient en face de trois hommes bien armés et décidés à défendre leur liberté. Une consultation à voix basse eut lieu entre les trois étrangers et nous crûmes entendre la voix et l’accent canadien de celui à qui on avait confié la garde des chevaux. Le père Marion nous dit à voix basse, qu’il croyait reconnaître le fils Montépel, mais la distance et l’obscurité nous empêchaient de nous assurer de l’exactitude de cette supposition. La conversation des étrangers continuait toujours et l’impatience nous gagnait. Je m’avançai de quelques pas, tout en continuant de me tenir sur mes gardes, et m’adressant à nos adversaires :
— J’ignore, Messieurs, ce que vous prétendez