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— Oui, oui ! une chanson, Hervieux, répétèrent à l’unisson les autres voyageurs.

L’individu à qui s’adressaient ces paroles, se redressa avec un certain orgueil, et déposant une énorme chique de tabac sur la lisse du canot, il entonna d’une voie de stentor les couplets suivants, dont ses compagnons redirent le refrain :


Mon père n’avait fille que moi,
Canot d’écorce qui va voler ;
Et dessus la mer il m’envoie
Canot d’écorce qui vole qui vole,
Canot d’écorce qui va voler.

Et dessus la mer il m’envoie,
Canot d’écorce qui va voler ;
Le marinier qui me menait
Canot d’écorce qui vole qui vole,
Canot d’écorce qui va voler.

Le marinier qui me menait
Canot d’écorce qui va voler ;
Me dit ma belle embrassez-moi,
Canot d’écorce qui vole qui vole,
Canot d’écorce qui va voler.

Me dit ma belle embrassez-moi,
Canot d’écorce qui va voler,
Non, non, Monsieur, je ne saurais,
Canot d’écorce qui vole qui vole,
Canot d’écorce qui va voler.

Non, non, monsieur, je ne saurais,
Canot d’écorce qui va voler ;