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DE MONTRÉAL À VICTORIA.

ner le signal du départ de ce premier convoi, au bruit d’une salve d’artillerie et aux acclamations d’une foule enthousiaste. C’est pour moi un événement que je n’oublierai jamais.

Je parle d’ailleurs avec connaissance de cause, puisque je viens de traverser le continent — aller et retour — et je suis heureux d’avoir fait le voyage en hiver, pendant l’époque des neiges, afin que mon témoignage puisse au moins servir à prouver la fausseté des exagérations craintives du passé, et la possibilité d’un service régulier dans l’avenir. Il y a un an, à pareille époque, je me suis trouvé arrêté pendant 48 heures, par les neiges, dans la gorge de Raton, au Nouveau Mexique, sur la ligne du Atchison, Topeka et Santa Fe, plus de 1200 milles au sud de Winnipeg et de Montréal ; et cette année j’ai fait le voyage — près de 6,000 milles — sans avoir été retardé un seul instant par les neiges.

Et mon expérience n’est que le corollaire du fait que le Pacifique Canadien aura moins à souffrir des neiges et des avalanches que les routes transcontinentales américaines.

L’entreprise peut donc être considérée aujourd’hui comme un succès indiscutable au point de vue matériel et il nous reste à étu-