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GRAMMAIRE.

Règle 2. — LE NOM

Le nom est invariablement caractérisé par la lettre finale o. Il n’ajoute rien à cette forme appelée nominatif, tant qu’il reste au singulier et joue le rôle de sujet. II en est encore de même, s’il vient après une préposition.

Exemples.La frato skribas kaj la fratino legas, le frère écrit et la sœur lit. — De la patro, du père. — Al la patrino, à la mère. — Por la onklo, pour l’oncle. — Kun la kuzo, avec le cousin. — Per la mano, par la main.

Le pluriel du nom se marque invariablement par un j ajouté à l’o du singulier. Cette forme (oj) sert toutes les fois que le nom pluriel est sujet ou vient après une préposition.

Exemples.La patrinoj estas malseveraj, les mères sont indulgentes. — Sur ĉevaloj, sur des chevaux. — Pro la fratinoj, à cause des sœurs[1].

L’n accusatif s’ajoute au nom, tant au singulier qu’au pluriel, quand il joue le rôle de complément direct.

  1. Comme on l’a vu par patrino mère, fratino sœur, et fratinoj sœurs, pour obtenir les noms d’êtres féminins, l’Esperanto intercale le suffixe in (femelle) entre la racine désignant l’être mâle et la caractéristique o de tout substantif. Ainsi kuzo cousin, kuzino cousine, cervo cerf, cervino, biche, bovo bœuf, bovino vache, etc. Ce principe qui permet de donner un correspondant féminin à tous les êtres mâles, ce dont nos langues sont fort empêchées, débarrasse en outre l’Esperanto de toutes les chinoiseries du genre grammatical complètement inutile comme le prouve bien l’anglais qui, lui aussi, ne reconnaît que le sexe. Enfin le suffixe in décharge la mémoire d’une infinité de mots dont la forme féminine diffère souvent complètement de la forme masculine et ne la rappelle en rien, contrairement à la logique (frère, sœur — cerf, biche, etc.).