Page:Beaufront - Grammaire et exercices de la langue internationale Esperanto, 1906.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
EKZERCARO.

monto (montagne) et monteto (colline) se place malgranda monto (petite montagne).

Mais prenons quelques mots et ajoutons-leur eg et et, afin de montrer les degrés atteints par la même idée grâce à ses deux suffixes : Varmeta (tiède), varma (chaud), tre varma (très chaud), varmega (brûlant) ; beleta (joli), bela (beau), tre bela (très beau), belega (superbe) ; rivereto (ruisseau), malgranda rivero (petite rivière), rivero (rivière, cours d’eau), granda rivero (grand cours d’eau), riverego (cours d’eau immense, cours d’eau des plus importants) ; rideti (sourire), ridi (rire), ridegi (rire à gorge déployée, rire aux éclats) ; kanteti (fredonner), kanti (chanter), kantegi (hurler) ; ameti (affectionner), ami (aimer), tre ami (aimer beaucoup), amegi (adorer).

Eg n’est pas du tout synonyme de très, autrement varmega ne serait pas traduit plus haut par brûlant, mais seulement par très chaud, ce qui est évidemment bien différent. De même grandega, traduit par énorme, immense, le serait seulement par très grand.

Entre le varma et le varmega se place le tre varma ; de même entre le granda et le grandega se place le tre granda.

Donc en employant les mots estimegata ou amegata vous dites quelque chose de beaucoup plus fort que très estimé ou très aimé, car, en français, le premier de ces mots signifie révéré, vénéré et le second, adoré.

Ce qui prouve mieux que tout que eg n’a pas le sens de tre (très), c’est qu’on l’ajoute à cet adverbe, pour lui donner le sens de extrêmement, excessivement, au plus haut point. Ex. : treege malbone