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préposition. C'est le cas, notamment, quand il s’agit du temps que dure une chose et du moment où elle s’accomplit.
Exemples. — J'y restai trois semaines. Mi restis tie dum (durant) tri semajnoj, ou mi restis tie tri semajnojn. — Il est venu un dimanche. Li venis en dimanĉo ou li venis dimanĉon[1]. — J’irai à Londres lundi prochain. La proksiman lundon mi veturos Londonon (au lieu de : en la proksima lundo).— Ce 15 mars. La 15an (tagon) de Marto au lieu de : en la 15a (tago) de Marto.

Mais, comme il a été stipulé plus haut, il faut toujours que l’emploi de l’accusatif n’amène aucune obscurité.

En réalité, toute la question des prépositions, si compliquée, si incohérente dans nos langues que leurs grammaires renoncent à nous donner le moindre fil conducteur, se ramène en Esperanto au principe suivant :

Prenez la préposition qui, de par son sens en Esperanto, exprime bien l’idée à rendre. Employez la préposition je, si aucune autre ne satisfait à cette condition, et, si vous le voulez, remplacez la préposition par l’accusatif seul, quand la clarté n’en souffre pas.

Il nous semble que rien n’est plus rationnel, plus précis, plus complet et plus simple que la façon dont l’Esperanto résout encore ce point de la syntaxe, sur lequel nos grammaires restent muettes.

Compléments des adverbes-prépositions.Quant aux adverbes employés comme prépositions,

tels que koncerne concernant, tuŝante touchant, ne ofendante sauf (en n'offensant pas), supozinte (en ayant) sup-
  1. Remarquez la traduction : « un dimanche », car il s’agit d'un dimanche quelconque: s’il s’agissait du dimanche suivant, il faudrait absolument spécifier et dire : ni venos la proksiman dimanĉon.