Verbes d’interrogation. — Les verbes qui servent à demander si une chose est, a été, ou sera, veulent logiquement après eux le mode indicatif précédé de l’adverbe ĉu (est-ce que ?) qui sert à poser la question en Esperanto[1].
Exemples. — Il demande si vous dormez. Li demandas, ĉu vi dormas. — Dites-moi s’il est mort. Diru al mi, ĉu li estas mortinta. — Le malheureux se demandait s’il mourrait ainsi abandonné de tous. La malfeliĉulo demandis sin, ĉu li mortos (s’il mourra) tiel, forlasita de ĉiuj[2].
Remarque. — Par le fait, les verbes exprimant l’incertitude ou le doute à l’égard de tel ou tel fait rentrent dans la règle précédente, car ils renferment une question implicite que se pose le sujet.
EXEMPLES. — Je ne sais s’il est ici. Mi ne scias, ĉu li estas
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L’emploi de la conjonction si dans notre interrogation, en français, est des plus illogiques. Il est irrationnel, en effet, que le même mot interroge et pose la condition, Or, si a ce double office dans notre langue. Par le fait, cette conjonction équivaut à est-ce que, dans une question, et à supposé que, à condition que, dans les autres cas.
Il est à remarquer d’ailleurs que le français est une des très rares langues qui emploient le même mot pour des offices si différents.
Après les verbes d’interrogation, l’anglais se sert d’un adverbe interrogatif spécial, l’allemand en fait autant, et toutes les langues en général, tant les vivantes que les mortes. - ↑
Pour bien comprendre l’emploi de ce futur, considérez d’abord qu’il n’y a rien de conditionnel dans la question que se pose le malheureux. Il ne se demande pas s’il mourrait, mais s’il mourra. Le conditionnel serait donc illogique en Esperanto. Pour vous rendre encore mieux compte de la nécessité du futur, mettez la question dans la bouche même du sujet. Il se disait assurément mourrai-je et non pas mourrais-je.
Mais, s’il y avait vraiment une condition posée, il faudrait le conditionnel (us) dont nous parlerons tout à l’heure.
Exemple : Le malheureux se demandait s’il mourrait ainsi, abandonné de tous, s’il avait mieux vécu. La malfeliĉulo demandis sin, ĉu li mortus tiel, forlasita de ĉiuj, se li estus pli saĝe vivinta. En lui mettant la question dans la bouche, j’obtiendrais « mourrais-je » et non pas « mourrai-je ». Il faudrait donc bien ici le conditionnel.