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Une heure chez M. Barrès.

salons. Quand je lis ou médite, mollement couché, en négligé, dans mon fauteuil à oreillettes, il me faut faire un effort sur moi-même, pour me vêtir et aller à la Chambre ou dîner en ville. Je songe à l’ennui de ce déplacement jusqu’à ce que je sois installé à mon banc, à l’extrême gauche, lorgné par les spectatrices des tribunes, qui trouvent charmant mon air ennuyé, ou bien, à table, à la droite d’une maîtresse de maison, qui tente de faire briller ma verve et est heureuse de voir qu’elle ne trompa point ses invités, en leur disant, par avance, quelque bien de moi… D’ailleurs, je sais que si quelqu’un me désigne à son voisin, il n’est pas dit : « Voici M. Barrès, député de Nancy », mais bien : « Voici M. Barrès, vous savez ?… un littérateur… » Ce serait pour moi une œuvre purement littéraire qu’un