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Une heure chez M. Barrès.

poussais la farce un peu plus loin ? J’étais libre, jusqu’à l’heure du dîner… C’était décidé… je serais M. Renan, et je ferais parler M. Maurice Barrès. Ce jeune homme me paraissait intelligent, sa conversation ne pouvait manquer d’être agréable. Puisqu’il avait écrit un livre, c’est qu’il s’adonnait à la littérature. Puisqu’il était député, c’est qu’il faisait de la politique ; deux choses qui me captivèrent toujours, à mes moments perdus… Oui, j’étais bien M. Ernest Renan.

Mais, comme je ne savais pas à quoi M. Barrès voulait faire allusion, je crus prudent de déclarer, en recommençant ma phrase :

— Mon jeune ami, vous vous trompez… si vous croyez que je puisse en vouloir de quelque chose à qui que ce soit. À mon âge, on est indulgent… Je ne vous demande que de ne plus parler de cela…