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Une heure chez M. Barrès.

qui vient de paraître : « J’ai été méconnu par un maître que je goûte fort ! »

J’étais stupéfait. Ce jeune homme croyait parler à M. Renan ? J’ai donc quelque ressemblance physique avec cet homme illustre ?

J’avoue avoir peu lu les œuvres de celui que, voilà une trentaine d’années, le curé du village où j’étais notaire appelait : l’Ante-Christ. Je sais seulement qu’il est fort considéré, qu’il est de l’Académie Française.

L’erreur me flatta. Mais, comme il ne fallait point qu’elle durât, je dis, d’un ton fort courtois :

— Mon jeune ami, vous vous trompez…

Ma phrase fut interrompue par l’arrivée d’un homme, en gilet rouge et habit à larges boutons de cuivre, qui tendit une lettre à mon interlocuteur :