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— J’avons tout de même pas de chance depuis quelque temps, remarqua Cyrille.

Et comme il plantait son regard dans les yeux mouillés de sa femme, elle lui dit d’un ton acerbe :

— Tu vas peut-être dire que c’est de ma faute ! C’est encore heureux que je sois là, car tu n’en sortirais pas !

Cyrille aurait bien désiré se révolter contre cette injuste tyrannie, mais il n’osait, sachant quelles scènes il aurait à subir et préférant avant tout une tranquillité qu’il avait, en somme, complète. Et, après avoir, sans ajouter un mot, descendu l’escalier au haut duquel se tenait sa femme, il leva les yeux. Mme Goron ne pouvait le voir. Il versa ce qui restait du carafon d’eau-de-vie dans un des verres et l’ayant vidé, sortit, avide de grand air.