Page:Beauclair - La Ferme à Goron, 1888.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chez l’homme d’affaires du prêteur, elle les avait trouvés tous deux attablés, et, invitée à prendre le café, avait accepté. Après le paiement, l’homme d’affaires lui avait dit, avec son ton mielleux d’hypocrite :

— Ah ! ma pauvre dame Goron, j’ai une chose ennuyeuse à vous annoncer.

Le prêteur avait besoin, tout de suite, de ses dix mille francs, en bon argent ou en billets de banque, comme il les avait donnés. Tout de suite ! c’est-à-dire avant samedi soir. Elle avait eu beau crier que ça n’était pas possible, et pleurer, et se lamenter, rien n’y avait fait. Ils avaient le papier timbré en main. Seuls, ils pouvaient fixer une date au remboursement de l’argent prêté. Ils ne voulaient pas de billets à terme. Et s’ils n’avaient touché les dix