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où les fermiers apportaient régulièrement l’argent du terme. Maintenant qu’elle avait en tête une préoccupation constante, les journées lui semblaient moins longues, et puis, c’était l’inconnu. Elle songeait à des bénéfices illimités à tirer de cette ferme, qu’elle dirigerait avec un soin et une âpreté de paysanne de race.

Mais il n’y fallait pas songer. Cyrille, paresseux au fond, ne voudrait pas changer son genre de vie. Pourvu qu’à l’heure coutumière il eût son assiette de soupe et sa bouteille de cidre, c’est tout ce qu’il demanderait.

Alors, toutes ses conversations furent dirigées vers ce but : arriver à passer l’eau et habiter la ferme. D’ailleurs, si son mari ne voulait pas, elle irait seule, avec un domestique et la femme de ménage. Cyrille resterait à la maison