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lait de sa ferme, toujours et à propos de tout. C’étaient de longues inquiétudes pour l’état maladif d’un des bœufs, pour la chute d’un pommier abattu par un coup de vent. Et, comme il ne fallait pas songer à contracter un nouvel emprunt sur hypothèque, on vivait sur les huit cents francs qu’avait rapportés la vente des pommes. Cette somme touchant à sa fin, Mme Goron se privait des petites douceurs qu’elle aimait autrefois à se payer. Plus de café après le dîner. Elle avait prétendu que cette boisson l’empêchait de dormir.

Cyrille devenait triste. Mme Goron s’en apercevait, et, quoique toujours confiante en la réussite de son entreprise, comprenait que, pour tirer de la ferme tout le parti possible, il ne suffisait pas d’y élever des bœufs et d’en