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rapportait plus que d’avoir des fermiers ?

Cyrille n’osait pas faire remarquer que ces huit cents francs étaient le seul argent que rapportait la ferme, puisque le foin servirait à la nourriture, pendant l’hiver, des bœufs maigres que l’on achèterait avec l’argent rentré de la vente des bœufs gras.

Il craignait que sa femme, grisée par un semblant de succès, en vînt à tout engager d’un coup dans cette opération. Ce qui eut lieu.

— Pourquoi, lui dit-elle, au lieu de douze bœufs, n’en aurions-nous pas vingt ? Il y a bien assez d’herbe pour les nourrir, et, sans dérangement, ce serait le double, presque de bénéfice.

Les vingt bœufs furent achetés.

À la maison, la vie devenait monotone. À chaque repas, Mme Goron par-