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Hipparchia,

mon imagination échauffée me les renouvelloit à chaque inſtant : quelle vivacité ! quels tranſports ! Hors de moi-même, je croyois réellement les partager avec l’objet de mes déſirs. Douce erreur, pourquoi m’abandonnois-tu !… Renduë à moi-même, je ſentois tout le prix de la volupté, je ne m’occupois plus qu’à me procurer de ces douces rêveries, de ces évanoüiſſemens pleins de charmes ; les déſirs qui m’agitoient, faiſoient une partie, ou plûtôt étoient la premiére cauſe du plaiſir dont je joüiſſois.

Rien ne me le faiſoit mieux