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Hipparchia,

heur, & ma triſteſſe fit connoître combien je lui étois attachée. Elle ne fut cependant pas aſſez forte pour m’ôter tout autre ſentiment. Toûjours maîtreſſe de moi-même, je tâchois de trouver dans les événemens les plus malheureux les moyens de connoître à fond la foibleſſe de mon cœur. Je comparois la joie que j’avois eû de m’unir avec Crates avec le chagrin que me cauſoit ſa perte. La ſource de l’une & de l’autre étoit la même, & dans ces extrêmités ſi différentes aux yeux du vulgaire, je me trouvois préciſément dans la même