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mérité extravagante, plusieurs fois les généraux russes eurent la générosité de le faire prévenir de veiller à sa propre sûreté.

L’armée française se trouvait déjà diminuée d’un tiers, soit par les divers combats qu’elle avait livrés, soit par les maladies, suite naturelle de la continuité des marches, des fatigues et des privations les plus dures.

Je n’ai pas la prétention de donner un itinéraire exact de l’armée, ni un journal circonstancié de ses opérations. Assez d’autres l’ont fait avant moi, et beaucoup mieux que je ne pourrais le faire. Ce n’est point comme militaire que j’écris, c’est comme observateur, comme témoin oculaire des faits que je rapporte.

Depuis le départ de Smolensk, Napoléon poursuivait l’ennemi avec une étonnante rapidité. L’armée marchait sur trois colonnes. Napoléon désirait depuis long-temps engager avec les Russes une affaire générale, et qu’il espérait devoir être décisive ; car il est constant que malgré l’affaiblissement no-