Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/389

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

instant que nous étions partis, avait arraché le bandeau à Clément-de-Ris en lui criant : « Vous êtes libre ; n’êtes-vous pas le sénateur Clément-de-Ris ? » Nous les rejoignîmes dans le moment le plus attendrissant de cette reconnaissance.

Il est à remarquer que Fouché avait fait d’avance à Carlos la lettre de remercîment que Clément-de-Ris lui écrirait, et qui était calculée sur sa peur présumée. Il nous dit que c’étaient les coquins de royalistes qui l’avaient enlevé ; qu’il reconnaissait bien là l’amitié de Fouché ; il nous parla dans ce sens jusqu’au jour. Ici nous eûmes une autre crainte : nous ne voulions point que d’autres que nous ramenassent le sénateur chez lui, et à la petite pointe du jour nous aperçûmes un groupe de monde. Robert et moi nous courûmes sur eux, et nous ne fûmes pas fâchés de voir que c’était tout simplement des ouvriers qui allaient à leur travail ; mais le sénateur ne nous pria pas moins de rester auprès de lui, croyant qu’une nouvelle action allait s’en-