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Donnez-vous la peine d’aller à Serrant, vous y trouverez madame de Chombères, qui vous mettra au fait pourquoi M. de Scépeaux n’est pas rentré de Nantes. Croyez, madame, que je mérite votre confiance : tout ce que je puis vous assurer, c’est que j’ignore qui a donné lieu à cette mesure ; ce ne sont pas les chefs chouans de ce département, à qui je rends justice, et madame de Chombères vous dira ce qui en est. Pour votre tranquillité, allez au château de Serrant, cela vous donnera plus de tranquillité, car votre lettre est alarmante.

Recevez, madame, les assurances de mon respectueux attachement.

Signé BAILLOT.

N. B. Madame de Turpin, en remarquant combien cette lettre était extraordinaire, et par son style et par l’invitation qu’on lui faisait d’aller à Serrant, d’y rester, d’y voir madame de Chombères qu’elle n’avait pas l’honneur de connaître, crut que les mesures pouvaient aussi la regarder ; et cependant on n’avait pas cru prudent d’enlever de chez elle une personne que la confiance publique entourait : peut-être eût-on trouvé cela plus facile ailleurs. Elle resta à Angrie ; elle écrivit à M. le général Hoche. Sa réponse ne se retrouve pas dans les papiers de madame de Turpin ; elle était cependant une des plus honorables de toute sa correspondance ; mais, par le n° 5, on verra que le général Hoche, si l’ordre lui avait été surpris aussi contre madame de Turpin, l’avait au moins révoqué comme une injustice ; il lui avait demandé même son neveu, aujourd’hui son gendre, pour son aide-de-