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malade et à pied ; fait trois lieues dans des chemins de traverse, et gagne la voiture du général Hédouville, qui l’attendait sur la grande route. À peine est-elle arrivée à Angers, que ce général vient la voir et ouvre avec elle des conférences sur les moyens d’arriver à la paix. Elle lui déclare d’abord que les chefs ne traiteront pas séparément, et qu’il est indispensable de consentir à une suspension d’armes pour rétablir les bases sur lesquelles on pourra pacifier. « Je brûlerai plutôt le pays s’il le faut, dit Hédouville. — Et les Chouans aussi, » répond madame de Turpin. Le général ne put rien décider ; il attendait un courrier de Paris.

Enfin, après quelques hésitations de part et d’autre, il fut conclu une suspension d’armes qui permit aux chefs de Chouans de se réunir à Pouancé. S’ils eussent pris un parti prompt ils auraient eu à se louer de cet ensemble ; mais ils s’embarrassèrent dans des lenteurs ; les esprits se divisèrent ; les ré-