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particulièrement dans l’armée prussienne, dont la plus grande partie aima mieux retourner dans ses foyers que de servir comme auxiliaire de la France. Un nombre considérable d’officiers qui avaient manifesté hautement leur opinion, furent arrêtés et renfermés dans des forteresses. Partout on faisait des vœux pour que l’homme du destin échouât dans son entreprise.

Pendant le passage de l’armée française en Prusse, elle fut nourrie par le moyen de réquisitions, dont la valeur devait entrer en déduction des sommes considérables dont le gouvernement prussien s’était reconnu débiteur envers la France, par les conférences d’Erfurth[1]. Aussi n’y avait-il alors aucune organisation dans l’armée. Ce fut à Wilna seulement que l’administration devint régulière. Mais comme un grand nombre d’employés avaient abandonné leur poste, soit

  1. Cette dette s’élevait à plus de cent quarante-un millions de francs.