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était confiée. Elle était bien moins accessible à la crainte du danger qu’à l’inquiétude, bien plus grande encore, de ne pas réussir ; et prévoyant toutes les tribulations qui pourraient s’attacher à sa démarche, elle éprouvait les plus vives angoisses que l’on puisse s’imaginer. La mort, qu’elle allait braver, les obstacles qu’il lui fallait surmonter, les préventions qu’il lui faudrait vaincre, tout semblait aggraver sa position et lui en faisait le tableau le plus affreux. Enfin, par le plus grand effort qu’on puisse faire sur soi-même, madame de Turpin partit le 4 mai du village de la Menantais, où venaient se rassembler les principaux chefs de son parti. Ils l’avaient beaucoup pressée, dans le cas où elle ne trouverait pas le général Hoche à Angers, ni à Nantes, d’aller jusqu’à Rennes ; et pour en prévenir M. de Puisaye, on lui dépêcha M. d’Andigné qui avait assisté à tous les conseils. On mandait au comte de Puisaye que telle était la position critique de l’armée de la haute Bretagne et du bas Anjou, qu’elle