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que éparpillée, opposa d’abord la plus vigoureuse résistance ; elle fut néanmoins forcée d’abandonner Segré dans le plus grand désordre. Au moment où cette poignée de braves cherchait à se rallier sur la route du Lyon-d’Angers, quatre cents royalistes embusqués tombèrent sur eux et les taillèrent en pièces. Les révolutionnaires de Segré, pris les armes à la main, furent mis à mort. Ceux qui étaient restés cachés dans la ville auraient éprouvé le même sort si le général Bonneau, accouru d’Angers à la tête d’un détachement républicain, n’eût marché promptement à leur secours. À son approche, les royalistes évacuèrent Segré, emportant les caisses publiques.

Le général Bonneau offrit un passe-port et une retraite assurée à Mme de Turpin, qui préféra rester dans le sein de sa famille et au milieu du pays insurgé. Par suite des événemens de la reprise d’armes, elle eut à déplorer la perte de son neveu ; voici comment :

Le conseil du bas Anjou, voulant propa-