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tout le canton. L’attaque fut poussée avec intelligence et bravoure. Malgré la plus vive résistance, le poste fut emporté d’assaut ; mais le valeureux Sarrazin y laissa la vie. Soit pour le venger, soit dans la chaleur de l’action, les royalistes égorgèrent une cinquantaine de soldats qui avaient défendu le cantonnement.

La mort du comte de Sarrazin fut une perte d’autant plus sensible pour les royalistes du bas Anjou, qu’il en était le régulateur le plus actif. Le chevalier de Turpin et le comte de Dieusie sentirent alors la nécessité de se déclarer ouvertement ; ils ne balancèrent plus, et leur résolution, en ranimant leur parti, qui était encore à sa naissance, lui donna plus de solidité ; c’est ainsi qu’ils prirent le commandement de tout le pays compris depuis Candé jusqu’à Château-Gonthier au-delà de la Mayenne, tandis que M. de Scépeaux commandait les bords de la Loire depuis Angers jusqu’aux divisions insurrectionnelles de la Bretagne.

Qu’on juge si madame la vicomtesse de