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prononcent ainsi les paysans du Maine et de la Bretagne. Ces intrépides contrebandiers, au commencement des troubles, se retirèrent dans la partie de la forêt du Pertre qui avoisine la Gravelle ; là, se mêlant parmi les mécontens royalistes, ils se firent remarquer par leur force et leur audace. Jean Chouan, l’un d’eux, ne tarda pas à se signaler par sa témérité et son courage, et bientôt les insurgés de la forêt du Pertre en firent une sorte de chef, dont ils prirent ou reçurent le nom. De là vint la dénomination de chouans, que les révolutionnaires étendirent en peu de temps à tous les royalistes armés de la Bretagne. Ceux-ci, parvenus à une certaine consistance, s’en firent un titre qui attestait leurs longues souffrances et leurs premiers combats contre les ennemis du Roi et de la religion.

La forêt du Pertre ne fut pas le seul berceau des insurgés bretons ; celle de Fougères servait aussi de refuge aux royalistes de cet arrondissement lorsque les insurgés de la