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désolé ; nous partons demain, il y a des ordres à donner ; il faut faire charger les voitures, y avoir soin. Que va devenir Mlle  de Choisy ? cette pauvre Mlle  de Choisy, que va-t-elle devenir ? » Comme il était fort agité, je cherchai à le calmer, je lui dis : « Tranquillisez-vous, restez au lit toute la journée ; faites diète, buvez force limonade et prenez des remèdes ; vous êtes si sobre, que ceci ne peut avoir de suites, c’est un accès éphémère. » Comme il insistait sur les soins du départ, je lui dis : « Chargez-en Lukerque ; vous pouvez vous reposer entièrement sur lui. » Je le quittai et partis.

Voici maintenant ce que j’ai appris depuis.

Le 24 février, en se couchant, M. l’abbé Marie dit à François, son domestique, lequel avait été à M. le marquis de Jaucourt jusqu’à sa mort : « Vous viendrez demain m’éveiller à cinq heures. » Le départ était pour sept. François y fut, son maître lui dit : « Vous reviendrez quand les chevaux de poste arriveront. » François obéit, mais en rentrant