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çant par sa gauche et par le centre jusqu’à l’Oder, et par sa droite jusqu’à l’Elbe. C’était évidemment se mettre en état d’hostilité avec la Russie, puisque cette puissance avait exigé, comme condition sine qua non de toute négociation, l’intégrité de la monarchie prussienne, et l’entière évacuation de ses places fortes.

Tous les corps destinés à faire partie de cette expédition gigantesque s’ébranlèrent simultanément dans le courant d’avril. Les immenses préparatifs qui se faisaient depuis long-temps reçurent une nouvelle activité.

J’étais à Hambourg lorsque toutes ces choses se passaient. J’avais été attaché en qualité de directeur à l’intendance générale de l’armée. À cette époque, les projets de Bonaparte n’étaient plus un mystère, mais on en parlait diversement. Les plus sages regardaient cette entreprise comme une témérité ; d’autres en avaient une idée bien différente : pleins de confiance dans la valeur éprouvée de l’armée française et dans les talens militaires de son chef, ils présageaient un succès facile et des résultats de la plus haute importance.

J’avais dans cette ville des relations avec plu-