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Mittau, 27 juin 1799.

« Je m’empresse de vous faire part, M. le duc, de la satisfaction que j’éprouve d’avoir pu exercer ma clémence en faveur de M. le duc d’Orléans mon cousin. Sa respectable mère, cette princesse vertueuse, a été trop grande dans ses malheurs pour recevoir de ma part une nouvelle atteinte qui aurait porté le désespoir et la mort dans son cœur. Elle a été l’intermédiaire entre son Roi et son fils. J’ai accueilli avec sensibilité les larmes de la mère, les aveux et la soumission d’un jeune prince que son peu d’expérience avait livré aux suggestions coupables d’un père monstrueusement criminel. Cette détermination a été prise de l’avis de mon conseil, et j’ai la bien douce satisfaction que tous les membres ont prononcé d’une voix unanime les mots de clémence et de pardon.

» Outre l’obligation où je suis de prévenir mes ministres de ces heureux événemens, je vous dois quelques observations particu-