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lité, fallut-il user des plus grands ménagemens. Sa Majesté ne put suivre en cela l’impulsion de son âme généreuse. Le désespoir était dans tous les cœurs, en raison même de l’espérance qu’on avait été fondé à concevoir, de trouver en Russie la terre promise, ou au moins un grand adoucissement à nos maux. Ce qui y mettait le comble, était la froideur que l’empereur affectait à l’égard de notre maître. À son arrivée à Mittau, Sa Majesté lui députa M. le comte de Saint-Priest, ancien ministre de Louis XVI, et qui, à l’époque du traité de Teschen, avait si bien mérité de la cour de Russie, et en avait été si bien traité. Le Roi ne pouvait pas, pour une pareille mission, jeter les yeux sur quelqu’un qui dût être plus agréable à l’empereur. Eh bien ! Paul Ier ne voulut pas même le voir. Enfin, la veille de l’an 1799, le Roi ne fut pas peu surpris de voir arriver un aide-de-camp de l’empereur, chargé d’une lettre de son maître, qui était un compliment de bonne année. L’espoir de la bonne harmonie établie enfin entre notre