des sacriléges qui avions profané ses temples ?… Ne leur avions-nous pas donné l’exemple ? nous étions-nous montrés plus humains, plus généreux envers leurs prisonniers ? Combien de fois, je ne puis le dire sans éprouver un sentiment mêlé de douleur comme homme, et surtout comme Français, combien de fois n’est-il pas arrivé aux commandans des détachemens chargés de conduire les prisonniers russes sur les derrières de l’armée, de les faire fusiller, afin de s’en débarrasser, et de se trouver à la prise de telle ou telle ville, pour avoir part au butin ?
La masse des prisonniers, qui était beaucoup moins considérable qu’on ne l’a cru généralement, fut dirigée vers les gouvernemens de Tamboff, Savoloff et Stioberski. Quelques-uns furent conduits jusqu’à Archangel, la contrée la plus froide de la Russie, mais où les vivres sont à meilleur compte.
Mon séjour assez prolongé parmi les prisonniers français m’a mis à même de faire une pénible mais juste observation, c’est que presque