Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 1.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui nous précédaient. Là je me reposai à l’ombre de quelques palmiers, et j’attendis le quartier-général. Le général en chef et l’état-major y arrivèrent dans la soirée du 8 juillet. Nous éprouvâmes deux accidens coup sur coup ; nous perdîmes le général Muireur, qui, venant d’acheter un cheval arabe, et voulant l’essayer hors du camp malgré nos avis, fut massacré et dépouillé par des Bédouins avant qu’un des avant-postes d’infanterie fût venu à son secours. D’un autre côté le général en chef reçut d’un cheval arabe un coup de pied qui lui fit à la jambe droite une forte contusion. Le chirurgien en chef Larrey, s’étant trouvé heureusement au quartier-général, prévint par ses pansemens les suites que cet accident aurait pu avoir. Ce ne fut pas là tout. Le lendemain, au sortir de Damanhour, le général en chef, suivi de son état-major, allait être pris ou massacré par un parti de mamelucks et d’Arabes, détaché d’un autre parti plus considérable qui avait cherché à envelopper l’avant-garde du général Desaix.