nadiers, et suivi des bombardes le Pluvier et l’Étoile, il s’approcha de terre et ordonna le débarquement. J’étais dans la chaloupe même de l’Alceste, avec les généraux Reynier et Fugier, l’aide-de-camp Louis Bonaparte, les capitaines du génie Sabatier et Geoffroy, et la compagnie de grenadiers de la 35e demi-brigade. Nous aperçûmes distinctement les milices qui, nous voyant approcher, couraient de tous côtés pour gagner les hauteurs ; nous fîmes force de rames ; mais déjà les rochers étaient garnis de miliciens et de paysans qui, lorsque les chaloupes furent à portée, firent pleuvoir sur elles une grêle de balles. Le sergent-major des grenadiers, Bertrand, fut tué à mes côtés. Les batteries de l’île commencèrent à tirer sur nous. Deux cents hommes garnissaient la crête des rochers qui dominent le point où abordaient nos chaloupes. À chaque moment le nombre des ennemis augmentait. Mais nous débarquâmes tellement vite et presque sans tirer, malgré la pente rapide formée par des éboulemens de terre et de
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