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étaient placées ; il se contenta de placer la division Reynier en observation.

Le 30 ventôse (21 mars), à une heure après minuit, l’armée se mit en marche ; la division Reynier sur la gauche, les dromadaires sur la droite, les divisions Lanusse, Destaing et Friant vers le centre ; la division Rampon en réserve. Avant le jour, les dromadaires étaient déjà arrivés sur leur point d’attaque. Les autres divisions approchaient, de même que les dromadaires. Les Anglais, prenant ce corps pour de leurs troupes, les laissent avancer. Ils sont déjà dans la redoute au moment même où on les reconnaît ; la fusillade s’engage. On vit dans cet instant un spectacle unique. Les Anglais se tenaient sur leurs gardes depuis plusieurs jours ; ils savaient que l’armée française faisait des mouvemens hostiles. On vit, dis-je, dans le moment où les dromadaires s’emparaient de la redoute, une fusillade générale en feux de file, se prolongeant d’un bout de la ligne à l’autre ; on aurait dit, à quelque distance