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toire par des monumens admirables, qui relèvent de la grandeur des rois qui l’ont gouverné, demande pour son commerce une marine marchande, protégée par une flottille de guerre contre les Arabes. Il sera facile de concevoir que les terres étant inondées pendant une partie de l’année, alors les bêtes de somme, tels que chameaux, chevaux, ânes, ne peuvent plus circuler, ni faire aucun service. On se sert donc depuis le 24 juin jusqu’en février, année suivante, de barques construites en Égypte, sous le nom de djerme ; il y en a de grosses et de moyennes, et de petites même, avec des chambres pour la commodité des voyageurs. Le vent du nord qui règne constamment pendant six mois de l’année, sert à remonter le Nil. Le courant assez rapide du fleuve sert à le descendre. Les voiles des djermes sont latines, de coton, et disproportionnées en grandeur ; il arrive quelquefois que, par un tourbillon, les bâtimens chavirent.

Le général Bonaparte avait fait entrer dans