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de la Palestine, pays que nous laissions dévasté, et en feu. On bivouaqua le 31 mai à Kan-Jounnes, et à la pointe du jour on entra dans le désert.

Il nous fallait faire dix heures de marche pour arriver à El-Arich, dans un pays entièrement sablonneux, où l’on ne trouve que quelques arbustes, et où les sables mobiles, cédant sous le pied, doublent et triplent la fatigue du piéton. Ce désert si fatigant, il fallait le franchir dans une journée, afin de ne pas passer la nuit suivante sans eau ; ce qui était plus à redouter que les plus grandes fatigues. Aussi la traversée fut-elle très-pénible, les chaleurs étant déjà très-fortes, l’eau rare et saumâtre. Enfin nous arrivâmes à El-Arich. On y laissa un assez grand nombre de malades, et on se disposa, d’après les ordres du général en chef, à augmenter les fortifications du fort, justement considéré comme le point le plus important des frontières de l’Égypte.

El-Arich a presque toujours fait partie de