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sacrés par les Turcs. Ce bruit fit alors peu d’impression, tant on était persuadé qu’on n’avait eu recours à un moyen si atroce que pour garantir l’armée en la préservant de la peste.

L’armée se remit en route le 28 mai, la cavalerie marchant le long du rivage, les deux divisions Bon et Lannes au centre, la division Reynier sur la gauche, et celle du général Kléber faisant l’arrière-garde. À notre premier passage, nous avions trouvé dans ce même pays des mares d’eau et des boues profondes, à travers lesquelles nous avions peine à nous frayer une route ; mais à notre retour, nous trouvâmes le sol sec et gercé : à la surabondance d’eau avaient succédé l’aridité et la sécheresse. Tous les villages que nous trouvâmes avant d’arriver à Gaza, étant habités par des Arabes ennemis, on donna l’ordre de ne point les épargner : ils furent dévorés par les flammes.

Le lendemain, nous arrivâmes à Gaza, où l’on fit sauter le fort. C’était la dernière ville