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général en chef n’eût ordonné que tous les chevaux de l’armée, sans même en excepter les siens, fussent mis en réquisition pour le service des ambulances. On fit aussitôt filer sur Tentoura tous les malades et les blessés qui encombraient les hôpitaux du mont Carmel et de Kerdané, au nombre de deux mille. Cet immense convoi de blessés et de moribonds déchirait l’âme.

Pour essayer de relever le moral du soldat, le général en chef marcha long-temps à pied, ainsi que toute l’armée. Déjà les Arabes étaient à nos trousses, qui harcelaient la queue de nos colonnes en retraite.

Malgré la mise en réquisition des chevaux et des ânes, les moyens de transports étaient encore insuffisans, et les troupes, quoique affaiblies par les fatigues et les privations, furent contraintes de porter tour à tour les blessés. Mais arrivés à Tentoura, notre première halte, de petits bâtimens purent les transporter d’abord à Jaffa, puis à Damiette. Douze cents furent ainsi embarqués, et