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voile, il disait au Directoire qu’il était forcé d’être laconique. Sa dépêche ayant été interceptée par la croisière anglaise et publiée dans les feuilles de Londres, cette circonstance indisposa le général en chef contre son émissaire, d’autant plus qu’il échoua complétement dans sa mission. Djezzar-Pacha, sans lui rien répondre, lui donna pour remettre à la voile à peine quelques heures de délai. À son retour au Caire il fut disgracié, bientôt après destitué et renvoyé en France. Pris dans sa traversée par un corsaire barbaresque, et livré à l’amiral turc, il ne put éviter d’être renfermé au château des Sept-Tours jusqu’en 1801. C’est ainsi qu’il fut victime du courroux de Bonaparte, qui fit peser sur lui le ressentiment qu’avait excité le refus méprisant de Djezzar-Pacha, d’entrer en correspondance avec lui.

À compter de ce moment, le général en chef roula dans son esprit le projet d’une expédition en Syrie, autant pour faire repentir Djezzar d’avoir dédaigné son alliance,