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On y comptait aussi quinze mille cophtes descendans des familles qui, après la conquête des califes, restèrent chrétiennes. Il y avait peu de Juifs, de Grecs et de Francs : c’étaient, en général, des familles établies dans le pays par le commerce.

Ainsi tous ces habitans de l’Égypte ne formaient plus un corps de nation ; c’était un mélange d’Arabes, de cophtes, de Turcs, tous également avilis par l’ignorance, la lâcheté, la superstition, et dominés par une poignée de Circassiens, ou mameloucks, qui eux-mêmes obéissaient à deux de leurs principaux beys, Ibrahim et Mourad. Ces deux beys se trouvaient ainsi les maîtres de l’Égypte quand l’expédition française parut sous les ordres de Bonaparte. La Porte ottomane entretenait encore un pacha au Caire pour y recueillir les contributions ; mais il était l’objet du mépris des mameloucks, et n’avait plus que l’ombre de l’autorité souveraine.