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de faire creuser le canal d’Alexandrie à Ramaniéh. Il ne fut navigable que pour de petites djermes. On parvint à faire remonter par là des munitions de guerre et de l’artillerie. Les Arabes saignèrent souvent ce canal et nous enlevèrent quelques barques.

La route de Rosette était la plus sûre ; elle était la mieux gardée. Le général Marmont était chargé de sa défense. Il faisait fortifier les retranchemens et le fort d’Aboukir. Il lui était enjoint, ainsi qu’au général Dommartin, de seconder toutes les dispositions prises par le général Kléber à Alexandrie et par le général Menou à Rosette, à l’effet de mettre la côte et les communications à l’abri de toute insulte.

J’arrivai à Rosette peu de jours après le départ de M. Poussielgue pour le Caire par la voie du Nil ; il était avec le payeur, à bord de deux avisos ayant deux cent cinquante hommes d’escorte. Il y avait aussi une quarantaine de passagers, parmi lesquels se trouvait l’ex-conventionnel Tallien, qui se rendait au Caire pour tâcher de faire fortune.