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dres pour fortifier Saléhiéh, y laissa le général Reynier avec sa division, et fit marcher la division du général Dugua sur Damiette. Le 13 août, il reprit la route du Caire avec le quartier-général. Nous étions à peu de distance de Saléhiéh, quand un aide-de-camp du général Kléber parut, et remit au général une lettre de Kléber, et le rapport du contre-amiral Gantheaume sur la malheureuse bataille navale d’Aboukir. Le général en chef, montrant une grande force d’âme après la lecture des dépêches, annonça lui-même, d’un air riant, mais affecté, que nous n’avions plus de flotte. Tout le quartier-général fut consterné. On accéléra la marche sur le Caire, et pendant toute la route, nous ne nous entretînmes que des suites probables de la destruction de notre escadre. Arrivés au Caire, nous trouvâmes les généraux et les officiers de l’armée, de même que les administrations, très-affectés et découragés de l’événement d’Aboukir. Nous apprîmes là des détails ; nous sûmes