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Chaque Arabe a son cheval, et l’entretient à peu de frais. Le prix varie suivant la qualité : les communs se vendent, lorsqu’ils sont jeunes, depuis 50 francs jusqu’à 120 francs (monnaie de France) ; ceux de race vont de 1,000 à 10,000 francs. Pour les jumens, elles sont toujours d’un tiers plus chères que les chevaux ; celles d’un grand prix ne se vendent pas pour l’ordinaire entièrement ; le maître se réserve le ventre, c’est-à-dire la première portée, comme je l’ai dit plus haut.

Les chevaux arabes qui sont soignés dans les villes ont une belle allure et de la grâce ; ceux du désert ont l’air humble, et sont assez maigres ; un cheval étoffé nuirait à l’Arabe pour ses incursions.

La vitesse et la légèreté de la course mettent une grande différence parmi les chevaux ; mais malgré les fables et les fanfaronnades des Arabes, il s’en faut bien qu’ils aient la vitesse des chevaux destinés aux courses en Europe : ceux-ci parcourent deux mille toises en quatre minutes,