Page:Beauchamp - Biographie des jeunes gens, 1813, T01.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
vj PRÉFACE.

souvent encore celles du cœur. Ainsi la vertu se compose de la force, de la tempérance, de la justice, et surtout de prudence, que Xénophon et Socrate ont défini la science des biens qui conviennent à l’homme.

On ne saurait trop le répéter, il est au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu que l’éducation doit nourrir, et l’histoire vivifier. La maxime impie que tont s’anéantit par la mort, et que la vertu reste bannie de la terre, est un paradoxe désolant et subversif des états. « Malheur aux » peuples, dit Tacite, chez qui s’éteint » l’enthousiasme de la vertu ! » Il est inséparable de l’idée d’un Dieu, source de courage et de consolation. Les vertus politiques sont un gage d’immortalité ; car c’est aux grands hommes surtout qu’il convient d’appliquer la belle pensée d’Young, que l’homme se plonge dans le tombeau pour se relever immortel.

Prouvons aux jeunes gens que bonté et justice ne sont pas seulement des mots abstraits, de purs êtres moraux créés par l’imagination, mais de véritables affections de