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PRÉFACE. v

de morale et de politique ; ce genre n’exige pas autant de connaissances préliminaires, ni autant de maturité dans l’esprit.

En effet, pour connaître les hommes il suffit de les voir agir ; leurs actions les dévoilent : la postérité ne les loue, ne les juge que sur des faits. Mais le ministère du biographe lui impose l’obligation d’ériger l’histoire en lecons de vertu, de mettre en action le talent, le génie et tous les genres de mérite ; de rapprocher le souvenir des exploits les plus éclatans, de marquer les traits qui caractérisent les héros. Ce nom, dans l’origine, n’était donné qu’à des bienfaiteurs de l’humanité, qui devenaient ainsi l’objet d’une sorte de culte établi par la reconnaissance : aujourd’hui l’héroïsme ne désigne que les vertus et la valeur guerrière exercée au plus haut degré. Mais si le nom de héros n’a plus maintenant qu’une acception restreinte, l’heureuse affection de l’âme qui porte à faire le bien et à fuir le mal, et qu’on nomme vertu, exprime, non comme dans les temps héroïques, la force et la vigueur du corps, mais les qualités de l’esprit les plus recommandables, et plus