Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/91

Cette page n’a pas encore été corrigée

lui, cherchant qui le contredirait, comme il eût attendu une balle au jeu, avec la même tension d’esprit, et de tout le buste penché en avant. Sir George fit une moue dédaigneuse.

— Quelle sottise dites-vous, Réginald ? Les ouvriers ne s’agitent pas pour un Credo. Le schilling tient la place d’honneur, en tout cela. Je ne comprends pas.

— Je ne parle pas des revendications populaires, d’ordre économique ou social, pour lesquelles j’éprouve une sympathie naturelle…

— Pas moi ! Naturelle ? Si elle l’était, je la partagerais !

— Si vous lui permettiez de s’expliquer ? interrompit lady Breynolds.

— Il y a autre chose, reprit la voix un peu frémissante de son fils, un désordre, un élément mauvais, qui fermente plus ou moins partout. Il est chez nous aussi. Je le vois. C’est la conjuration contre les âmes, l’effort pour les tirer toutes en bas, la colère contre celles qui montent, ce que je nomme la Révolution essentielle. Je pense quelquefois que si l’Angleterre est attaquée, c’est à cause de l’Hostie qu’elle voit déjà se lever sur les collines…