Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/77

Cette page n’a pas encore été corrigée

encore se déprendre. Ils marchaient vite ; ils exagéraient l’admiration que leur causait le soir tombant ; ils tâchaient de rire, et toutes ces paroles vaines, et ces gestes, et ces éclats inutiles, tout cela voulait dire : « Nous sommes désormais redevenus étrangers. » Ils ne pouvaient cependant plus l’être, tout à fait, l’un pour l’autre.

Personne ne fut surpris de l’absence prolongée de Marie Limerel. Il y eut quelques présentations, car les joueurs de golf étaient rentrés. Le thé avait été servi, et les domestiques enlevaient et rangeaient, le long des murs, les petites tables encore chargées de buttered toasts, de muffins, de sandwiches, et de tous les tea-cakes, au carvi, au chocolat, au madère, au sherry. On commença de causer, mais la conversation fut vite interrompue par l’entrée du maître de la maison et de Fred Land. Mrs Donald Hagarty demanda :

— Est-ce que, par hasard, sir George a osé soutenir son vieux paradoxe, que le Kent est un pays favorable à la chasse au renard ?

— Non, je deviens vieux, je me range.

— Je suis sûre, du moins, que vous avez présenté