terre ne se rapprochait pas de moi, que rien ne me la faisait imitable et voisine. Je vivais moralement sur les principes que j’avais entendu développer et que j’avais vu appliquer chez nous, il est juste de le dire, et dont le principal était : « Chercher la vérité ; suivre la vérité ; s’attacher à la vérité. » Ces belles formules ennoblissaient ma volonté, mais je les sentais vagues, imprécises. Je me demandais : « Où est la vérité, puisque je n’agis pas toujours comme les autres ? Puis-je en tout la déterminer ? Elle ne peut recevoir de moi son caractère, et ce n’est donc que ma bonne foi, et sans doute mon aveuglement qui est mon principe ? » Je souffris, par moments, dans ma raison, et aussi dans mon cœur, comme je vous l’ai dit, parce que le modèle divin ressemblait trop à une idée, et n’était pas assez un ami présent.
— C’est beau, ce que vous dites.
— Ne vous hâtez pas de me juger, car vous seriez déçue. Je suis entré dans une église catholique, pour la première fois, à Farnborough, qui est près de Sandhurst, et pour la première fois j’ai vu des religieuses catholiques